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Benoît Savigny replante de la vigne à Trôo

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Ancien graphiste, Benoît Savigny décide, à 40 ans, de changer de vie : il sera vigneron. Après des études au lycée agricole d’Amboise (37), il replante de la vigne en vallée du Loir, à Trôo. Son futur domaine porte s’appelle « Les Fosses rouges », du nom d’une parcelle. Rencontre dans les vignes.

« Tout créer de A à Z »

vignes2À l’origine, Benoît Savigny, originaire de Châteaudun, est graphiste dans le monde de l’architecture. « Je n’avais aucune connexion avec la vigne. Mais j’ai voulu sortir de ma vie d’avant. Je me suis inscrit au lycée agricole d’Amboise et, là-bas, ils m’ont donné le virus. Ensuite, j’ai fait un stage chez Dominique Norguet, vigneron à Thoré-la-Rochette puis il m’a salarié six mois. Il m’a appris à travailler par – 10 degrés ! Quand j’ai voulu m’installer comme vigneron (en bio), j’ai cherché un domaine en Vendômois (en vain, NDLR). Alors, avec Dominique, on s’est dit : “On va tout créer de A à Z.” On a a retenu Trôo et Lavardin pour leur potentiel touristique. C’était l’idée de nombreux vignerons de planter de la vigne à Trôo (la vigne a disparu en 1972 avec le remembrement). Dans trente ans, quand j’aurai raccroché, j’espère qu’il y aura d’autres vignerons ! Mon projet est un truc fou, ambitieux, mais je m’épanouis. »

Solidarité villageoise

« Quand j’ai appelé la mairie de Trôo, on m’a dit : “Banco !” De novembre 2013 à mars 2014, on a fait du porte-à-porte… et on a réuni 7 hectares. Ici, il y a l’équation parfaite de la vigne, du paysage, du patrimoine et de l’humain. J’ai été accueilli avec gentillesse, je me suis tout de suite senti adopté. Il faut juste se mettre dans les traces des anciens. J’apprends tous les jours, c’est ce qui me motive à me lever le matin. Je vais aller jusqu’au bout, ça me fait chaud au cœur, ça me met une amicale pression ! »

Premières vignes plantées

vignes4Samedi 7 mars, c’est la fête au village. Benoît Savigny a convié les élus locaux à venir planter, symboliquement, les premiers plants de vigne au lieu-dit Le Bel air, à quelques centaines de mètres du cœur de village. Le public est aussi présent. Pour Benoît, « on a réussi un joli truc. Je n’ai vu que des gens heureux. Pour moi, le vin, c’est de la chaleur humaine : un baptême, un enfant à marier… »

 

 

Trois appellations, à terme

Pour l’instant, Benoît produit du jasnières dans la Sarthe voisine avec Bénédicte De Rycke, sa « marraine et associée. J’ai appris qu’elle souhaitait être épaulée. » (Elle a acheté un autre domaine dans le Sud). À terme, une fois les vignes plantées – courant 2015 –, la première récolte sera effective en 2019. Les trois appellations de la vallée du Loir seront proposées au public : Coteaux-du-Loir, Coteaux-du-Vendômois et Jasnières.

De nombreux projets

vignes3Parmi les différentes parcelles acquises par Benoît, l’une porte le nom d’un lieu-dit Les Fosses rouges. Avant, c’était une ancienne briqueterie. « Je m’inscris dans l’histoire », dit Benoît. Des travaux vont débuter ici avant l’été. En 2016, « il y aura des dîners vignerons. Un chef viendra préparer des plats à partir de vins. Il y aura aussi un caveau de dégustation. Mon souhait est de développer l’œno-tourisme. »

Photos : Laurent Alvarez

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