Depuis deux ans, Maurice, 90 ans, vit dans la maison d’Olivia, 31 ans, qui exerce le métier d’accueillant familial. Le principe de cette profession ? Héberger chez soi, une, deux ou trois personnes âgées ou handicapées.
Je me sens proche des personnes âgées
Dès l’âge de 17 ans, je me suis occupée d’une mamie. Ça m’a plu. J’ai ensuite travaillé, comme aide à domicile, chez sept personnes âgées, dont Maurice. Il y a quelque chose qui m’attire chez elles. On discute, elles me racontent des tas de choses… On apprend beaucoup à leur contact.
Devenir accueillant familial
Maurice vivait chez lui sans confort, pas d’eau chaude, les toilettes au fond du jardin… Un jour, il m’a demandé de le prendre chez moi. Ça m’a donné l’idée de travailler à domicile. Pour des raisons d’organisation familiale, avec mes deux enfants de 7 et 10 ans, c’était la solution idéale. J’ai découvert le métier d’accueillant familial sur Internet. Je me suis lancée, en accord avec mon mari, et je ne le regrette pas !
L’arrivée de Maurice
On a fait des travaux pour transformer notre garage en une chambre de 14 m2, confortable, avec une grande baie vitrée qui donne sur la terrasse et une salle de bains attenante. C’est son domaine. À son arrivée, je lui ai appris à mieux prendre soin de lui, l’hygiène, les vêtements, l’alimentation… En deux ans, il a pris 11 kg ! Il n’est pas autonome pour certains gestes du quotidien. Je lui fais la toilette, je le rase… Je m’occupe de son linge et de son ménage.
Une journée ordinaire
Maurice se couche très tôt. Il préfère dîner seul, avant nous, et à 20 h, il est au lit. Il se lève aussi très tôt ! À 6 h 30, sa toilette est terminée et il prend son petit déjeuner. Dans la journée, il va faire son petit tour dans le village, lit le journal, regarde la télévision, va rendre visite aux voisins (qui ont tous plus de 80 ans)… Il est libre d’aller et venir à sa guise, mais j’aime bien savoir où il est, par sécurité.
Les limites
Dans notre métier, il faut faire attention à ne pas mélanger l’affectif et le professionnel. Il faut définir des limites et s’y tenir. Par exemple, la personne accueillie ne doit pas se mêler de la façon dont on éduque nos enfants. Si ça se produit, il faut tout de suite mettre le holà. De même, une partie de la maison reste notre espace privé, Maurice n’y a pas accès.
Le mot clé : anticiper
Côté organisation, le plus important est de penser à anticiper. Pour les fêtes de fin d’année, nous avons été invités par des amis la veille du Nouvel An. Trop tard, pour organiser un accueil relais. Si on sort sans Maurice, il faut rentrer à l’heure prévue. Mais, la plupart du temps, il vient avec nous. Il fait partie de la famille maintenant !