Au 42, rue Saint-Lubin à Blois, le bistrot-bar à vin-caviste Les 400 Coups a ouvert ses portes le 10 juillet dernier. Tenu par Jérémy Quastana, vigneron de 29 ans, le lieu fait la part belle aux vins « nature ».

Ce bar à vin, Jérémy Quastana en rêvait depuis longtemps. Jeune vigneron installé à Fresnes depuis six ans sur deux petits hectares, il voulait compléter son activité en ouvrant un bistrot. Une façon de boucler la boucle en quelque sorte. Mais à 29 ans, Jérémy peinait à convaincre les banques. C’est donc épaulé par deux vignerons d’expérience, Philippe Tessier et Thierry Puzelat, qu’il a pu concrétiser son projet. Thierry Puzelat ayant déjà une belle expérience avec Les Becs à vins, fameux bistrot nature d’Orléans dont il est partie prenante.

Défendre les vins naturels

Les 400 Coups, c’est la concrétisation de leur souhait à tous : ouvrir un bar à vin « où on aurait envie d’aller », comme ils disent en chœur. Un lieu simple, chaleureux dédié aux vins bio et « nature ». « À Blois, il n’y avait pas d’endroit où on pouvait trouver les vins qu’on défend », note Philippe Tessier, référence en matière de vigne biologique et de vinification naturelle à Cheverny. Ce qu’ils défendent ? Une manière de travailler la vigne en fonction du terroir, de l’ancrer dans son patrimoine historique et de respecter la terre. Une philosophie du vin à mille lieux des cuvées standardisées, qui revendique l’empreinte d’un sol, d’un climat et la force d’un millésime. Un vin qui se partage, aussi.
Vigneron aux Montils, au Clos du Tue-Bœuf, Thierry Puzelat renchérit : « Le vignoble local n’a plus rien à voir avec ce qu’il était il y a quarante ans. La grande majorité des vignerons a disparu. » Il renaît peu à peu avec de jeunes vignerons comme Jérémy Quastana qui s’installent en bio et en naturel. L’association des Vins du coin dont Philippe Tessier et Thierry Puzelat ont fait partie des initiateurs, avait notamment cet objectif de créer des passerelles entre « anciens » et jeunes vignerons engagés dans une démarche biologique et sans additif à la vinification.

Des vins de toute la France et de l’étranger

Aux 400 Coups, pas de cru conventionnel vieilli en fût de chêne, donc, mais une carte mouvante de millésimes de toute la France et de l’étranger. Et si c’est Jérémy qui officie au comptoir, la cave s’élabore en concertation : « On a chacun notre réseau de vignerons dont on a envie de faire partager les vins, explique Thierry Puzelat. La plupart d’entre eux sont des artisans qui n’ont pas des stocks énormes, ce qui explique que la carte change régulièrement. C’est d’ailleurs plus intéressant pour les clients ! » Pour Philippe Tessier, cette exposition des vins locaux au cœur d’une offre nationale et même internationale permet de les redécouvrir : « Ça permet de les mettre en lumière et de montrer qu’ils peuvent apporter autant de plaisir que les vins plus cotés. »
Et si le vin nature est au cœur des préoccupations des 400 Coups, il peut être accompagné de planches de fromages affinés et de charcuterie, de 6 € à 12 € selon la taille. Là non plus, pas de risque de tomber sur des produits insipides. Le fromage est livré par Au Gré du lait, fromagerie réputée de Tours, et la charcuterie arrive tout droit d’Aveyron. Le tout accompagné du pain bio de Mademoiselle B. Des valeurs sûres et du goût… Mais dans un bistrot qui a choisi son nom en hommage à la Nouvelle Vague, fallait-il vraiment s’inquiéter ?
Alice Enaudeau

Info +
Les 400 Coups
42, rue Saint-Lubin à Blois
Du mardi au vendredi de 18 h à 2 h
Le samedi de 11 h à 15 h et de 18 h à 2 h

© Laurent Alvarez